Généralités :

En plein coeur du pays Foulbé, le lamidat de Rey Bouba fut construit sous le règne de Bouba Ndjida entre 1805 et 1808. Il venait du Mali avec ses guerriers Peul et s’installa au bord de la rivière Mayo-Rey. On dit qu’il y déposa un étendard blanc, un tambour d’argent, une épée et un panier contenant des secrets royaux.

Aboubakary Abdoulaye, Baba (nom signifiant « papa » en foulfouldé, langue des peuls) actuel de Rey Bouba, règne sur 55 000 sujets et son territoire est aussi grand que la Belgique et le Luxembourg réunis, soit 35 000 km2.

Le lamidat est une véritable forteresse qui s’étend sur environ 5 hectares. Il est protégé par un mur d’enceinte en terre battue de 800 mètres de long et 7 mètres de hauteur. Ce mur est percé de 6 portes dont la principale se trouve sur la façade sud. Cette entrée, sorte de terrasse couverte constamment gardée, donne sur un imposant vestibule qui fait partie des trois principaux bâtiments du palais : ce hall qui sert d’entrée et de salle d’attente pour les plus proches, la salle d’audience du sultan et enfin la cour de distribution des différents quartiers.

A l’intérieur du lamidat se trouvent deux enceintes. Dans la première réside le sultan. Dans la seconde : au nord ses enfants ainsi que les notables les plus proches responsables de l’élevage et de la défense, à l’ouest les cases de passage, à l’est les habitations des hauts notables et au sud la place des fêtes.

Le lamidat abrite un des souverains les plus traditionnels d’Afrique qui exerce un pouvoir invisible et permanent sur son royaume grâce aux agents qui l’informent de tout. Il n’a pas le droit de sortir du palais plus de trois fois par an.

Ce site a été ajouté au patrimoine mondial de l’UNESCO le 18 avril 2006.

Pour en savoir plus, vous pouvez visionner cet excellent reportage de l’émission « Faut pas rêver » réalisé en 1999

Comment y accéder :

Très difficile d’accès, le lamidat est assez mal desservi par un réseau routier constitué uniquement de pistes. Il faut mieux être sûr d’être reçu avant de s’y déplacer au risque de faire des heures de pistes pour rien !

Deux possibilités s’offrent à vous.

Si vous venez de Garoua, le plus simple est de passer par le barrage de Lagdo puis de longer le lac par le nord avant de redescendre vers Rey Bouba. Les 100 Km de pistes sont praticables mais il faudra près de 2 heures pour les parcourir.

Autre possibilité, à partir de la N1 entre Garoua et Ngaoundéré, prendre la piste à Guidjiba qui traverse le parc de la Bénoué. Attention la piste est très défoncée et il faut compter une heure pour parcourir les 20 Km avant d’atteindre la rivière Bénoué. Ensuite la piste s’améliore jusqu’à Taparé. L’idéal serait de remonter directement sur Rey Bouba mais il faut savoir que la traversée du Mayo Rey est quasi infranchissable même en saison sèche. Il faut donc descendre sur Tcholliré, puis prendre la piste plein Est vers Bouba Ndjida. Le franchissement du Mayo Rey à Mayo Galké se fait sur un radier difficilement praticable en saison des pluies. Il faut ensuite poursuivre jusqu’à Kali et prendre plein Nord vers Rey Bouba. Au total près de 150 Km parcouru en 3 ou 4 heures !

Conseils :

Ceux qui désirent rencontrer le Baba doivent se faire enregistrer au plus tard à 8H30 et attendre une réponse qui peut ne pas vous être donnée le jour même. L’idéal étant d’adresser un courrier au lamido pour obtenir une audience. Sans cela aucun espoir de pouvoir entrer dans le lamidat.

Il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du lamidat, seules les photos extérieures peuvent être autorisées à condition d’en faire la demande auprès du secrétariat du Baba par le biais d’un doungourou (vigile)

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