Généralités :
La chefferie Bafou est, par sa population, la plus grande chefferie du département de la Ménoua mais également la seconde de tout l’ouest Cameroun après celle de Bandjoun. Elle fut fondée au 16ème siècle par le chasseur Tala, venu de Baleveng, qui devint le premier chef de Menlepêh.
Bafou vient tout d’abord de « Ba » qui serait la déformation du mot « Pouo » et qui signifie « les gens de… » puis de Fou (fouh) qui signifie « fouiller, chercher pour se développer ». Ainsi Bafou (Pouo-Fouh) serait « le peuple des gens qui cherchent ».
Pour accéder à la chefferie, passer sous une première porte décorée de fresques et surmontée de 9 toits en forme de pyramides. Après quelques centaines de mètres de pistes en bon état vous arrivez à une seconde porte qui donne accès à la place du marché, coeur de la chefferie où trône l’arbre sacré. Toutes les routes du village convergent vers ce lieu de rencontres. Chacune de ces routes aboutit à une entrée à toits coniques décorée de fresques représentant les dynasties royales, des symboles ou des animaux.
Une troisième porte surmontée de 9 toits, tous coniques mais tous de formes différentes, vous mènera au palais lui-même. Dans la cour vous pourrez voir la pièce la plus importante de la chefferie : la statue du roi Fozap (Fo’o Zebaze) qui régna de 1728 à 1774. Excellent guerrier et surnommé « le conquérant », il agrandit le territoire de la chefferie à ses limites actuelles.
Dans le palais, un intéressant musée retrace toute l’histoire de la chefferie et possède de nombreux objets d’art. Une fresque représente Sa Majesté Kana 1er qui permit l’expansion du teritoire Bafou vers le nord jusque là occupé par le peuple Bamock, vers l’ouest aux dépends de Foto en s’emparant des territoires de Lepouo et de Tsuèto’o.
Kana 1er meurt le 28 octobre 1929 et est remplacé par son fils Ngouadjeu (également représenté sur une fresque). Sous son règne qui dura de 1929 à 1959, Bafou va connaître des crises sans précédent. Son autorité est bafouée et il est désormais considéré comme un simple auxiliaire de l’administration malgré ses attributs traditionnels. Il meurt assassiné en 1959.
Le trône resta vaquant pendant deux ans, il fallut attendre 1961 pour voir la destinée des Bafou confiée à Kana Paul II, jeune médecin qui développa la santé et l’éducation. Il meurt le 1er janvier 1994 et laisse le trône au jeune prince Victor Kana III âgé de 21 ans.
Men-Lepeh (qui signifie « petite chute d’eau ») situé à 1 km environ, serait le premier site d’implantation de la chefferie. C’est le plus grand lieu sacré du village car il abrite les crânes des onze premiers souverains et est devenu aujourd’hui le siège du plus grand dieu de Bafou : Fo’o Meng-Lepeh. On y trouve la maison du dieu et l’eau de la source qui se trouve juste en-dessous est potable pour celui qui dit la vérité. On peut également y voir Kemkouang (« le noble bracelet »), lieu de culte des personnes « éclairées » ainsi qu’un vieux tambour d’appel ayant appartenu à un ancien roi.
Depuis peu a lieu tous les deux ans le Lemou, festival culturel qui a pour but de valoriser la culture Bafou. Le prochain aura lieu en 2011.
Comment y accéder :
A partir de Dcshang prendre la route de Bafoussam et Bamenda sur 6 Km. Sur la droite, une porte traditionnelle indique l’entrée du territoire de la chefferie. Prendre la piste sur 1500 m. Vous arrivez sur la grande place sur laquelle on accède en franchissant une nouvelle porte.
Conseils :
Tockem Tourisme
Situé à 10 km de Dschang et 2 km de la Chefferie Bafou et à 2 pas de la chefferie N’Tsingbeu, une structure d’accueil, qui s’inscrit dans le tourisme équitable, intégré, durable, vous offre un séjour de qualité et d’authenticité. Plus d’informations sur le site Elans.