Généralités :
Le Parc National de Boubandjida était autrefois le territoire de chasse du « Lamido » Bouba N’Djidah, Sultan de Rey Bouba, dont il tire son nom. Il est devenu parc national en 1968.
Sa végétation est principalement constituée de savane arbustive de type soudano guinéen et couvre une zone de 220 000 hectares aux paysages et aux reliefs variés entrecoupés de nombreux cours d’eau saisonniers, les « mayos ». La parc a conservé une faune d’une richesse et d’une diversité remarquables.
Il abrite toutes les espèces propres à cette région d’Afrique Centrale, notamment l’Eland de Derby, la plus grande, la plus majestueuse mais aussi la plus farouche des antilopes d’Afrique. Cette antilope pourtant méconnue est ici particulièrement abondante. On peut également observer d’autres espèces telles que, éléphants, girafes, lions, panthères, buffles, hippotragues, bubales, damalisques, cobes de Buffon, cobes Defassa, redunca, guibs harnachés, céphalophes de Grimm, céphalophes à flancs roux, hyènes, babouins, vervets, patas, colobes, oryctérope, serval, phacochères … qui sont également très abondamment représentées.
Pour les amateurs d’ornithologie plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux offrent à elles seules les raisons d’un voyage. Parmi elles les plus grandes comme le jabiru ou le marabout, le Calao géant d’Abyssinie, les rapaces et charognards, les aigles pêcheurs, bateleurs, martiaux et vautours chauves, mais également des espèces plus petites telles que les éclatants rolliers d’Abyssinie ou les guêpiers verts et écarlates.
Vraisemblablement le parc à voir lorsque l’on est au Cameroun car avec un peu de chance vous pourrez voir quasiment toutes les espèces présentes dans le pays. Cela n’est pas dû au hasard mais grâce à l’investissement permanent de Paul Bour qui a crée près de 700 Km de pistes pour permettre la découverte de la faune et de la flore de ce parc.
Sur le plan de l’accueil, le lodge est un pittoresque ensemble de 8 « boukarous » de pierre, inspirés de l’architecture locale. Il est installé au cœur du parc à l’ombre de la forêt galerie qui borde le « Mayo Lidi », cours d’eau saisonnier qui traverse le parc d’Est en Ouest et dont le nom signifie la « rivière aux poissons » en fulfuldé, le dialecte local. Malgré des conditions d’approvisionnement logistique extrêmes, le service est remarquable grâce au dévouement permanent de toute l’équipe.
Les prix sont relativement élevés mais parfaitement justifiés au regard des difficultés inhérentes à l’isolement du parc. Il faut compter 22 000 FCFA/J pour un boukarou, 8500 FCFA le repas et 2500 FCFA le petit déjeuner.
Plus d’informations pratiques sur le site du Parc de Bouba Ndjida.
Comment y accéder :
C’est certainement le parc le plus difficile à rejoindre.
Si vous venez de Garoua, il faut compter 6 bonnes heures de routes mais surtout de pistes. La piste est particulièrement difficile entre Guidjiba et le pont sur la Bénoué lors de la traversée du parc du même nom. Ensuite la piste s’améliore mais arrivé à Koum, il faut compter encore 2 heures pour rejoindre le campement situé à seulement 40 Km.
Autre solution, venir de Ngaoundéré. Il faut alors compter 5H30 grâce à l’ouverture de la nouvelle route de Touboro. Arrivé à Home prendre la piste vers Ndop puis remonter vers Gaba. Prendre à droite vers Koum.
Conseils :
Les formalités d’accès au parc se font au village de Koum. Il faut compter 3000 FCFA/J par adulte et 2000 FCFA/J pour un véhicule. Les appareils photos et caméras sont également soumis à une taxe de 2000 et 3000 FCFA.
Le 4 x 4 est indispensable pas uniquement pour rejoindre le parc mais pour pouvoir se déplacer à l’intérieur. En effet, plusieurs mayos sillonnent le parc et leur traversée est souvent délicate surtout en saison sèche avec du sable particulièrement piégeant. Les traversées du Mayo Lidi et du Mayo Ndemsa sont particulièrement délicates sans véhicule adapté.
Le parc n’est ouvert que de décembre à mai pendant la saison sèche. Ici les températures sont extrêmes avec une moyenne supérieure à 40°C. Il faut donc s’équiper en conséquence même si le lodge veille à fournir tout ce qu’il faut aux visiteurs. Attention cependant, les boukarous n’ont pas de climatisation car les installations électriques sont insuffisantes.
Enfin, pour observer les animaux il est absolument conseillé d’avoir de la patience. Ils sont là mais on ne les voit pas toujours. Et une rencontre inattendue vous attend peut-être au détour d’une piste !