Frénétique, chahutée, effervescente... africaine. Telle se veut Douala, capitale économique et plus grande ville du Cameroun. Une cité au développement aussi rapide qu'anarchique et à l'orientation incertaine. Ses longues artères, tentacules urbains, s'étirent jusque le long des routes et des grands axes de circulations voisins et Douala noie facilement le novice dans le flot de ses méandres, quartiers, échoppes. Son accroissement prend racine dans les années 1990, du fait de la dévaluation du franc CFA, des grèves et de la récession qui en découlèrent. Des milliers de Camerounais issus de toutes les provinces touchées par le chômage vinrent chercher fortune dans la ville. En quelques mois, Douala devint un centre urbain surpeuplé, cosmopolite et appauvri.

Les nouveaux arrivants s'installèrent à la périphérie, constituant rapidement des bidonvilles au développement anarchique. Longtemps aux mains de l'opposition, la ville a aussi été quelque peu délaissée par le pouvoir central qui lui préféra Yaoundé. L'entretien des rues s'en était ressenti. La plupart des routes étaient constellées de nids-de-poule qui se creusaient à chaque saison des pluies.

La situation s'est quelque peu améliorée cependant, l'État ayant relancé les travaux d'aménagement des voies avec l'appui de la coopération technique chinoise, mais de nombreuses routes sont encore en terre et difficilement praticables.

Autant dire que les conditions de vie à Douala sont particulièrement éprouvantes et que l'hygiène des habitations est souvent précaire, précarité aggravée par un climat tropical humide et les marais sur lesquels la ville est édifiée. La circulation y est dense et difficile, et l'insécurité préoccupante. Le nombre de véhicules, extrêmement importants, et l'infrastructure routière, très insuffisante, densifient à l'extrême le trafic. La saison sèche, entre novembre et mai, est plus propice au tourisme, car durant la saison des pluies, les orages sont violents et fréquents. Le ciel est caché de manière quasi permanente par une épaisse couche de nuages et il n'est pas rare que les rues de la ville soient complètement inondées, empêchant les voitures de circuler. Douala se divise en 15 quartiers, les principaux étant Bonanjo, centre administratif (on y trouve notamment la résidence présidentielle, l'hôtel de ville et le palais du gouverneur) et quartier des affaires, Akwa, un important centre économique et commercial, Bonapriso et Bali, quartiers plus résidentiels, Bassa, un quartier abritant une grande zone industrielle, New Bell, Deido et Bepanda, quartiers populeux et Bonabéri, sur l'autre rive du fleuve Wouri, où se trouve la gare routière.

La ville, bruyante et polluée, ne présente guère d'intérêt sur le plan touristique. La présence d'une importante clientèle d'affaires a cependant permis le développement d'une infrastructure hôtelière et de services de restauration de qualité (même si les tarifs sont très élevés, comparés au reste du pays) ainsi que l'implantation de la plupart des grandes banques camerounaises et étrangères.

Et ce grand port de plusieurs millions d'habitants, installé sur le fleuve Wouri, s'érige en porte d'entrée du Cameroun tant au niveau des airs que de la mer. Son aéroport reste le seul, avec celui de Yaoundé, à pouvoir accueillir des vols internationaux. Ses gares, routière et ferroviaire, permettent également au voyageur d'organiser son voyage à la découverte du pays.

La ville reste un bon point de chute pour partir explorer les sites naturels du Sud-Ouest camerounais, beaucoup plus intéressants sur le plan touristique, comme les plages de Limbé, le mont Cameroun ou les environs de Nkongsamba. Sans paysages merveilleux ni musées inoubliables, Douala recèle toutefois une âme, que seules des nuits endiablées laissent entrevoir. En effet ses cabarets, dancings et boîtes de nuit sont parmi les plus animés de toute l'Afrique.

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